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>J'ai gache ma journee ; tout a ete de travers, il y a des jours ou on se
>demande si on n'aurait pas mieux fait de rester au lit.
>
>Pour une fois, je n'avais aucune obligation, aucun rendez-vous, aucun
>engagement. Je n'avais rien a faire. C'est tres difficile de prendre du
>plaisir a ne rien faire ; c'est contraire a toutes les philosophies, toutes
>les mentalites modernes, qui au contraire vous designent comme coupable,
>paresseux, parasite, etrange, anormal. Mais il y a des circonstances ou c'est
>permis : le train, par exemple. Vous avez des heures devant vous, il n'y a
>aucun stress, vous pouvez regarder defiler le paysage, dans un travelling
>rythme par le passage des poteaux electriques. Vous pouvez rever, laissant en
>friche la conversation que vous pourriez entamer avec votre voisin, le livre
>que vous pourriez lire. Non, vous ne faites rien. Moi, j'adore !
>
>C'est ma machine qui a tout gache, avec ses caprices stupides. Je me faisais
>un plaisir d'installer un nouveau logiciel, toujours plus puissant, plus
>convivial ; je ne me faisais pas trop de souci, oubliant les centaines, les
>milliers d'heures passees a essayer de faire marcher un nouvel outil, puis a
>essayer de reparer les degats que j'avais crees. De proche en proche, oblige
>de reinstaller des couches entieres de logiciels, reculant sur toute la ligne,
>creant plus de problemes que je n'en resolvais, appelant en desespoir de cause
>une hot-line debordee et indifferente, essayant de penser a autre chose,
>allant chercher une baguette de pain ...
>
>C'est dans des moments pareils que l'on mesure a quel point on a besoin de ce
>fil qui part d'ici, qui va partout ou on le lui demande et qui met les autres
>a un clic de vous. C'est tellement fascinant, tous ces gens que l'on n'a
>jamais vus, et qui sont si proches !
>
>Enfin, tant pis ! Il n'y aura pas de message ce soir.
>
Je peux essayer de vous envoyer un message si je peux me rapeller mon francais
qui n'est plus bon.  Il y a longtemps que j'ai enseigne francais au lycee et
j'ai pas l'occasion de le pratiquer puisque j'habite en Australie.

J'ai Parkinson's depuis 8 ans mais je crois qu'il existait au moins 3 ans avant
la diagnose.  Maintenant, j'ai 49 ans et je travaille encore dans la
bibliotheque d'une lycee 30 kilometres de Melbourne.

Votre message etait tres interessant de lire et je crois que tu ecris bien,
mais je n'ai pas compris les termes techniques parce que quand j'apprenais
francais les ordinateurs n'etaient pas tres communs.

J'espere que ce message vous arrive.

Celia Jones